Écosse – Dun Caan, le volcan éteint

Aujourd’hui c’est balade sur notre île. Le temps semble clément, voir même ensoleillé. En fait, ce n’est pas très important car qu’importe le temps qu’il fait, le ciel change à tout va, les nuages se baladent constamment à l’horizon, le bleu du ciel peut surgir à chaque instant, la lumière du soleil brise les nuages, le vert des prairies se mélangent à l’orange, l’ocre, le brun, nous sommes dans une peinture poétique. On part faire l’ascension du Dun Caan, 444m (1457ft), ancien volcan, il est 11h.

Le cottage se trouve au milieu de l’île, Dun Caan aussi. On part donc à pied en longeant la route sur une centaine de mètres avant de prendre le chemin du volcan. Voici la carte:

dun caan

Ca monte assez vite et le sentier est couvert de pierres de toutes tailles, il semble que c’est aussi le lit d’un ruisseau. Le paysage est un peu couvert, il ne pleut pas, il vente un peu. Nos moutons paissent gentillement puis s’arrêtent, nous regardent d’un air perplexe puis retourne à leurs ruminations. Parfois, on doit sauter de pierre en pierre et on ne manque pas de se mouiller les pieds. Qu’importe, nos ancêtres devaient aussi avoir les pieds mouillés et ils ont avancé coûte que coûte, nous aussi 🙂 On va bon train d’ailleurs, c’est magnifique et oh comme ça sent bon, un air marin et un air tourbé. Dieux qu’on est bien, on savoure.

On n’a, par contre, aucune idée de la durée de la balade ni de sa topographie. On est partis comme des aventuriers/voleurs et d’ailleurs on est encore ajeun, juste de l’eau et deux pommes dans le sac! Allez brûlons le gras!

Ca fait presque 1 heure que l’on marche et on arrive en haut d’une coline, pensant que le graal, Dun Caan s’y trouve juste derrière et c’est le cas! Sauf qu’il nous faudra encore descendre un sentier très escarpé et remonter le double en face pour atteindre le volcan. On ne se décourage pas et en moins de vingt minutes, on arrive au sommet où une vision à 360° nous attend ainsi qu’un vent terrible qui nous fouette le dos. La vue est incroyable et l’on regarde un peu partout, une plateforme d’environ 30 mètres de diamètre, puis on s’asseoit contre un rocher qui nous protège délicatement du vent. Une pomme chacun est notre déjeuner et franchement, je la savoure, retour aux sources, aux choses simples, c’est le but du mois d’octobre à Raasay, c’est notre période de repos avant d’être sur la route pendant plusieurs mois.

 

Ici le temps est suspendu et en même temps il passe vite
Le temps passe vite puisque ça fait déjà deux semaines que l’on est ici. Le temps passe lentement car je peux vraiment prendre le temps d’avoir conscience d’être là, c’est comme si je pouvais palper mon temps. A part nous deux, rien ne nous structure, ainsi c’est comme si on est hors du temps. Et en même temps, plus que deux semaines. Ensuite, la ville, les gens, le trafic, les horaires. Dieux qu’on est bien et Dieux qu’on reviendra avec nos enfants.

On croise des marcheurs – bien mieux équipés et plus rapides que nous – ils viennent du Pays de Galles. Ils nous lancent: alors vous croyiez que vous alliez avoir le volcan pour vous tout seul? Arf me dis-je en moi-même, je croise des gens ici dans ce lieu si reclus, si beau, j’ai envie de leur parler, de savoir d’où ils viennent et quel a été le cheminement qui les a amené jusqu’à ce lieu. Je parle du temps – car c’est primal, l’homme parle du temps à son voisin – avant c’était une nécessité de partager ses informations climatiques – non car il n’y avait rien à dire mais parce que c’est inscrit dans notre adn – et dit qu’on a un beau temps. Oh mon dieu qu’ils me disent, il ne faut pas en parler, je vais faire venir la pluie! Peut-être, mais en même temps, elle peut aller et venir dix fois par jours. Bref, ils partent, nous aussi quelques minutes plus tard. Mon genou commence à me tirer par contre. On redescend et je souffre un peu. Je suis presque tentée de le faire goger dans le lac qui a l’air très froid. Je prends de l’arnica et me masse la cheville et la rotule avec des huiles essentielles, quelques petites pauses et on est à nouveau en bas. M’enfin du coup, les balades en hauteurs et en descentes, c’est un peu rappé. Tant pis, je dois dire que l’on est plus dans la contemplation que dans l’effort sportif. C’était une belle balade, on est ravi.

Love ❤︎❣❤︎ C

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